Asphodèle blanc (Asphodélus albus)
Plante de la famille des Liliacées originaire des régions méditerranéennes, poussant en grands groupes dans les prairies, pâturages surexploités, forêts claires, bords des routes.
Plante vivace de 50 à 120 cm de haut ; racine tubéreuse épaisie ; rosette de feuilles radicales étroites et linéaires, à extrémité pointue, à la base de la plante ; de cette rosette émerge une tige nue portant une hampe florale ; inflorescence en grappe dense ; fleurs blanches à 6 pétales de 1,5 à 2 cm de long ; 6 longues étamines à filet blanc, portant des anthères orange ou brunes.
Floraison : avril-juin
Fleurissant en mêmes temps et lieux que le narcisse, l'asphodèle fut parfois confondu avec lui dans les textes anciens. On en retrouve d'ailleurs des traces dans certains noms désignant la jonquille : "asfodelo" en italien, "daffodil" en anglais. Si la confusion fut possible, ce n'est pas du fait d'une similitude visuelle, mais simplement parce que les deux plantes étaient étroitement associées dans la symbolique de la vie et de la mort exprimée dans le poème à Déméter.
L'origine du nom reste cependant inconnue. S'il est cité par Homère, c'est en tant qu'adjectif, dans une expression signifiant "champ d'asphodèles", et désignant le séjour des morts… L'image peut surprendre à la vue de ces blanches liliacées, mais pour le poète de l'Antiquité, les tiges d'asphodèles séchées par l'hiver évoquaient l'armée des ombres qui déambulait sur les rives de l'Acheron, le fleuve de l'affliction. Consacrée à Perséphone, l'Asphodèle, qu'on avait coutume de planter sur les tombes, était censée conférer une seconde vie aux défunts, et ses bulbes riches en amidon, leur servait de nourriture. Mais les vivants consommaient également ces racines, grillées ou en farine, en période de disette et savaient aussi en tirer un alcool propre à leur faire oublier la douleur du deuil.